Herbert Dorfmann, Président de l’intergroupe vin, spiritueux et produits de qualité du Parlement européen

La Commission européenne a lancé des travaux visant à mettre en conformité la réglementation vitivinicole avec le Traité de Lisbonne. Les professionnels se plaignent de la méthode et craignent une remise en cause des règles spécifiques qui s’appliquent au secteur. Quelle est la position du Parlement européen sur le sujet ?

Je suis convaincu que ce processus dit de « lisbonisation » doit avoir lieu. Cependant cette mise en conformité de la règlementation avec le traité ne doit pas être une excuse pour revoir toute la législation actuelle. Cela ne doit pas non plus compliquer la tâche des opérateurs.

Je suis très attentif à préserver les équilibres et à maintenir les dispositions qui permettent un bon fonctionnement du secteur. En ce qui concerne les vins avec appellation d’origine, j’ai conscience que la gestion de ce système est un chantier assez nouveau pour la Commission européenne mais celle-ci doit tenir compte des spécificités du secteur. Je pense en particulier à l’importance de la simplification des règles pour la modification des cahiers des charges dans les meilleurs délais. L’intergroupe suit de près les discussions et les travaux en cours. Le Parlement aura en effet un droit de veto sur les actes délégués qui seront adoptés par la Commission européenne en la matière.

Les discussions sur une prochaine réforme de la PAC ont débuté. Etes- vous favorable à une réforme du secteur Vin ?

Quand on regarde l’évolution du secteur et la performance de nos vins au cours de ces dernières années, je pense que nous pouvons nous féliciter des réformes de 2008 et de 2013. Dans un contexte de crise agricole, le secteur vin se porte bien. Je ne vois donc pas ce qui justifierait une nouvelle réforme de ce secteur. Ne cassons pas ce qui fonctionne.

Quels sont pour vous les principaux défis pour l’avenir du secteur européen du Vin ?

Le défi principal est de développer la promotion de nos vins en dehors des frontières de l’UE et de conquérir de nouveaux marchés. Pour cela, l’Union européenne doit encourager les démarches visant à produire des vins de qualité qui séduisent les consommateurs à travers le monde et appuyer les campagnes de promotion.

Propos recueillis par la Fédération Européennes des vins d’origine EFOW  / Photo : source http://www.herbert-dorfmann.eu/