1er congrès européen des vins d’appellation

7 ans après sa création, la fédération européenne des vins d’origine EFOW a organisé son 1er congrès européens des vins d’appellation d’origine à Bruxelles les 21 et 22 novembre. L’occasion de rassembler pour la 1ère fois des producteurs d’Espagne, de France, d’Italie et du Portugal et de rappeler aux acteurs européens l’importance des vins d’appellation en Europe.

« 7 ans, c’est l’âge de raison » a débuté Bernard Farges, président d’EFOW, dans son discours d’accueil du 1er congrès européen des vins d’appellation le 22 novembre dans la sublime bibliothèque Solvay à Bruxelles. « Un âge où l’on est en principe capable de mettre en œuvre des moyens pour un objectif donné ». Dès le départ, le ton est donné. Le 1er congrès européen des vins d’appellation organisé par EFOW sera l’occasion de contribuer aux réflexions lancées par la Commission Européenne sur la future Politique Agricole Commune (PAC). Après une journée d’échanges et de découverte des institutions européennes le 21/11, les professionnels espagnols, français italiens et portugais avaient rendez-vous avec les décideurs de la politique européenne vitivinicole le 22/11. Plus de 200 personnes étaient présentes – vignerons européens, représentants de la Commission Européenne et du Parlement, fonctionnaires européens, journalistes etc. – pour échanger sur la place de la viticulture d’appellation dans l’Union Européenne.

                De bonnes performances économiques, source de vitalité pour les territoires

La première partie de cette matinée d’échanges était consacré à l’examen des bonnes performances économiques du secteur viticole européen, particulièrement celles des vins à IG. En introduction, le cabinet Ismea a souligné la bonne santé du secteur vitivinicole européen par rapport aux autres secteurs agricoles : les prix du vin ont notamment augmenté de 4% par an en moyenne entre 2011 et 2015 alors qu’ils ont reculé dans les autres secteurs agricoles. De bonnes performances qui sont intrinsèquement lié à la notion d’origine selon le sommelier Eric Bochman : « Quand on achète du vin, on achète une carte postale, une histoire ».  Manuel Cabral, président de l’Institut des Vins du Douro et de Porto (IVDP) membre d’EFOW complète « Sans la viticulture, l’activité économique et la vie qu’elle apporte, certains territoires de l’UE seraient déserts ». Pour Riccardo Ricci Curbastro, président de la Federdoc (Fédération italienne des vins d’AOC) et vice-président d’EFOW, les performances économiques ne seraient pas les même sans les outils de régulation de la viticulture, notamment les autorisations de plantations. « Les bons résultats économique de la viticulture risque de susciter la volonté de certains agriculteurs de planter de la vigne dans des terres à céréales. Il est donc essentiel de préserver les outils de régulation pour une croissance raisonnée.» a-t-il précisé.

                Quelle place pour les vins d’appellation au sein de la future PAC ?

Un attachement à la régulation du potentiel de production viticole qu’a également souligné Bernard Farges lors de la deuxième partie du congrès consacrée à l’avenir de la viticulture d’appellation au sein de l’UE. Il a demandé à ce que le système d’autorisations de plantation de vigne soit prolongé au-delà de 2030, date de fin du système prévue par le cadre règlementaire actuel. Autre sujet d’importance pour les vins d’appellation : l’environnement. Pour David Palacios, Président de la Conferencia Española de Consejos Reguladores Vitivinícolas (CECRV – Fédération espagnole des vins d’appellation) membre d’EFOW, « l’ecologie est une opportunité pour le secteur vitivinicole. Il est essentiel que les vignerons en prennent conscience et prennent leur part de responsabilité ». Bernard Farges continue : les vignerons sont prêts à le faire à condition de « changer le texte européen » sur la question des cépages résistants. Il demande à ce que soit rendu possible l’expérimentation de nouvelles variétés non vitis-vinifera dans le cadre des AOC. Face à ces revendications, Jens Schaps, directeur de l’unité vin à la Commission Européenne n’a pas fermé de portes. Il a invité à poursuivre la tradition d’échanges entre les services de la Commission et les vignerons. La réussite de ce 1er congrès européen des vins d’appellation a montré la voie.