Initier les futurs cadres de la filière viticole à la dégustation
Chaque année, le Concours des Jeunes Professionnels du Vin (CJPV) permet à de futurs professionnels français et européens de la filière viticole de se sensibiliser à l’importance de la dégustation dans la pratique de leur futur métier. En 2017, la finale CJPV se déroulera le 1er mars prochain lors du Salon de l’Agriculture. Camille Guibert, lauréate de l’édition 2016 (pour les candidats français), explique ce que lui a apporté le CJPV.
Pourriez-vous vous présentez rapidement ? Revenir sur votre parcours ?
Guibert Camille Germaine Louise, 26 ans / Bac Littéraire, étude de lettres. BTS viticulture oenologie à la Maison Familiale Rurale (MFR) de Vayres (Aquitaine). Nombreux jobs et stages en production en tant qu’ouvrier vitivinicole. Mention complémentaire en Sommellerie à Sucy-en-Brie (94) durant laquelle j’ai établi un stage à l’hôtel Baltimore ou j’ai rencontré un grand monsieur, Jean-luc Jamrozik maître sommelier et président de l’association des sommeliers de Paris.
Pourquoi avoir candidaté au CJPV ? Aviez-vous déjà été sensibilisé à la dégustation ?
Durant ma mention, j’ai participé à plusieurs concours : celui du meilleur jeune sommelier du sud-ouest, celui de Bordeaux vocation sommelier et le CJPV. L’exercice de la dégustation est vraiment ce que je préfère dans mon métier. Essayer par nos sens de trouver ce qui se trouve dans notre verre est juste passionnant. Et le CJPV est le seul concours où seul le talent et les capacités à déguster sont valorisés. Pas de questions écrites ou de par-coeur à retranscrire. Pour concourir il n’y a que notre nez et notre palais qui puissent nous aider.
Quelles ont été les différentes étapes de votre CJPV ? Quelle était l’épreuve la plus difficile ?
Pour ma part, je ne pense pas qu’il y ait d’épreuve plus difficile par rapport à une autre. Peut-être l’épreuve finale où l’on se retrouve seule, à huis clos face à un jury aux aguets. On doit alors retranscrire nos sensations à voix haute, établir avec logique une bonne dégustation à l’aveugle mais aussi parler techniquement du vin. Pour moi ce fut un liquoreux de Monbazillac, que j’avais pris pour un Sauternes (ouf, ce sont les mêmes cépages!) J’ai du alors expliquer comment on produisait un liquoreux et quels accords mets/vins pouvaient fonctionner.
Que vous a apporté le CJPV d’un point de vue personnel et d’un point de vue professionnel ? Le concours m’a apporté une meilleure confiance en moi. Jusqu’à l’annonce finale du gagnant j’étais persuadé qu’il y avait une erreur et que je ne pouvais pas avoir gagné. La plus belle récompense, c’est que ce concours me confirme d’avoir fait le bon choix de me diriger dans le monde du vin et que finalement je peux peut-être y avoir ma place!
Des conseils pour les futurs candidats du CJPV ?
Pour les futurs candidats, y aller sans appréhension et surtout faire confiance à son instinct! Le premier avis est toujours le bon. Si vous arrivez en finale, restez vous-même le jury appréciera le naturel et surtout de voir quelqu’un porté par sa passion, même si vous ne trouvez pas forcément les bonnes réponses. BONNE CHANCE!
Le Concours des Jeunes Professionnels du Vin (CJPV), qu’est-ce que c’est ?
- Un concours qui vise à sensibiliser les futurs professionnels de la filière vin à l’importance de la dégustation dans leur futur métier
- Un concours français et un concours européen – Y participent des futurs vignerons, des futurs sommeliers, des étudiants en commerce de vins et spiritueux etc.
- Pour le concours français, une 1ère sélection régionale au sein des établissements participants puis une finale à Paris. Pour le concours européens, la seule finale à Paris
- Chaque année, pour le concours français, environ une vingtaine d’établissements participants en région qui regroupent plus de 500 candidats, les 45 meilleurs sont sélectionnés pour la finale à Paris
- Pour le concours européen, environ 20 candidats chaque année provenant d’une dizaine de pays différents
- En finale, 3 épreuves pour chaque concours : o Une épreuve de caractérisation sur 5 échantillons. Les candidats doivent reconnaître cépages, millésimes, région de production, élevage sous-bois (ou non), appellation, segment de prix o Une épreuve de notation des caractères organoleptiques de 4 échantillons sur une échelle de 1 à 5 o Une dernière épreuve de dégustation commentée réservée aux 3 meilleurs de chaque concours – Les candidats qui le souhaitent peuvent participer à l’épreuve facultative de communication sur un thème différent chaque année. Seuls les points au-dessus de la moyenne sont comptabilisés. En 2017, le thème est : « une consommation responsable de vin »
- Le CJPV a été créé en 1998 par la CNAOC (Confédération Nationale des producteurs de vin et eaux-de-vie de vin à Appellations d’Origine Contrôlées) qui est toujours partenaire du concours. Elle fournit notamment les vins dégustés lors de l’épreuve finale à Paris – En 2017, c’est la 19ème édition du CJPV.
Découvrez la vidéo de présentation du CJPV ici.
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