Dans l’ensemble des vignobles, les vendanges battent leur plein. C’est une période de dynamisme, d’excitation et d’activité intense. Chaque année, en Champagne, ce sont près de 100 000 contrats vendanges qui sont signés. En Alsace, en Bourgogne et dans le Beaujolais, de nombreux vendangeurs sont également embauchés. Sur l’ensemble de la France, en 2014, 336 000 contrats saisonniers ont été signés par la filière viticole uniquement pendant la période des vendanges (chiffres ANEFA). Mais l’emploi saisonnier en viticulture est aussi utilisé toute l’année pour réaliser les différents travaux de la vigne (taille, relevage, tirage etc.). La viticulture est ainsi le premier employeur de main d’œuvre saisonnière agricole avec environ 45 % des contrats saisonniers agricoles chaque année. Elle sera aussi le premier secteur agricole pénalisé par la fin de l’exonération des cotisations patronales pour les travailleurs occasionnels agricoles (dispositif TO/DE), une mesure prévue par le gouvernement dans le prochain Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2019.

 « Cette décision est un nouveau coup de poignard dans la compétitivité de la viticulture ! » s’exclame Bernard Farges, président de la Confédération Nationale des producteurs de vin et eaux-de-vie de vin à AOC (CNAOC). La suppression du dispositif TO/DE coutera environ 85 millions d’euros par an à la filière viticole et viendra à nouveau sanctionner les viticulteurs après la suppression de l’exonération de charges sociales pour le contrat vendanges, adoptée en 2014. Le cout horaire moyen d’un contrat saisonnier agricole, qui s’élève à 12 € l’heure environ aujourd’hui, augmenterait à 14 € l’heure avec cette suppression.

«Renchérir le coût de la main d’œuvre ne pourra qu’augmenter le recours à des prestataires pour le recrutement, alors que nous avons de plus en plus de difficultés à trouver de la main d’œuvre pour les travaux de la vigne. » ajoute Mr Farges. « Le coût d’un travailleur saisonnier agricole coûte environ 35 %  de moins en Espagne et en Italie. Il s’élève à seulement 8,70 € de l’heure en Allemagne. Pourquoi pénaliser encore plus l’agriculture française ? C’est incompréhensible ! » conclut-il.