Sergio Chiamparino, président de l’AREV

Autorisations de plantations, ouverture du “.vin” et du “.wine”, défense des signes de qualité etc. Depuis de nombreuses années, l’Assemblée des Régions Européennes Viticoles (AREV) est très présente aux cotés des professionnels pour défendre le vin au niveau européen. Président de la région Piémont en Italie, Sergio Chiamparino est aussi président de l’AREV depuis 2015. Il nous explique son rôle, ses ambitions et sa position sur le projet de réforme du droit vitivinicole lancé par la Commission Européenne.     

 Vous venez d’être réélu Président de l’AREV et avez annoncé des décisions pour faire mieux entendre la voix des régions à Bruxelles. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Au cours de ces dernières années, l’AREV a réalisé un travail important pour défendre les positions des régions viticoles, en orientant principalement ses efforts vers le Parlement européen, ainsi que par sa présence constante dans les travaux de l’Intergroupe Vin. Je pense qu’il est maintenant temps de diriger notre engagement politique et professionnel directement vers la Commission européenne; c’est une proposition partagée par toute l’Assemblée. Pour cela, nous allons utiliser à partir de maintenant, pour souvenir l’activité de l’AREV, les bureaux de représentation à Bruxelles de la Région qui assume la présidence tournante, afin de mettre efficacement en œuvre le «lobbying positif» dont nous avons besoin. Le premier résultat de ce nouvel engagement est le début d’une phase de discussions qui a commencé par une rencontre avec le Commissaire Hogan, le 29 Juin à Bruxelles, et a abouti à la mise en place d’un espace de discussion permanent.

Pour la Commission Européenne, les vins européens ne sont pas assez compétitifs. Elle propose de libéraliser les Vins Sans Indication Géographique. Qu’en pensez-vous ?

Nous ne devons pas faire l’erreur de craindre la libéralisation des marchés, c’est la libéralisation sans règles et sans qualité qui est le véritable adversaire de notre production de vin; et des problèmes de qualité, il y a malheureusement parfois parmi les vins à Indication Protégée. Nous devons produire de la qualité et exiger la qualité pour nos vins et leurs territoires.

Le chantier de la simplification de la réglementation vitivinicole ouvert par la Commission Européenne suscite de nombreuses critiques du Parlement Européen, des Etats membres et du secteur vitivinicole. Ce projet va-t-il dans le bon sens ?

La simplification de la réglementation est un bien absolu pour les entreprises de tout secteur productif, réclamé par les entrepreneurs de toute l’Europe. Cela ne devrait cependant pas affecter, ni fausser les règles de base d’un secteur, en risquant de diminuer la qualité qui constitue la valeur concurrentielle réelle de nos productions. Lors de la réunion avec le Commissaire Hogan, il m’a été donné l’assurance que la Commission n’avait pas l’intention d’agir ainsi. Aussi allons-nous être vigilants, grâce au fait que l’AREV a ouvert un espace de travail direct avec la Commission.

Quelle est la position de l’AREV  à propos du projet d’accord de libre-échange entre les USA et l’Union Européenne actuellement en négociation ?

Les négociations n’entreront dans le vif du sujet qu’après l’élection du nouveau président américain. Il est nécessaire d’améliorer nos produits de qualité en imposant l’indication d’origine et en concernant (renforçant ? NDLR) l’usage exclusif des indications géographiques, mais il ne faut pas oublier que nos producteurs européens sont principalement exportateurs de vins de qualité dans le monde et que les États-Unis représentent l’un des meilleurs marchés pour nos vins et notre territoire.